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1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 10:53

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Le pâtre est un gestionnaire. Autrefois, berger itinérant ou sédentaire, dispensant les soins, il était souvent employé par plusieurs métayers ou éleveurs. Une solution qui pourrait être adaptée et expérimentée au département des Vosges. Bien sûr le filet à mouton doit permettre d’isoler le troupeau, ou simplement un lot de bêtes, sur une surface adaptée, Le bélier n’a pas toujours le même comportement de consommation d’herbe que la brebis allaitant. 

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 Les pentes des Bauges sont ardues, pentues et glissantes. Enrouler les filets, les remonter et se déplacer avec 5 à 6 filets de 50 mètres, sur le dos,  vers une autre déclivité bien adaptée, demande un effort physique important. Le soleil fait également son office sur l’estive, en pleine saison.

 

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Le choix du pâturage et le transport se font après la visite ou l’ouverture du parc de nuit, tôt le matin, les bêtes préfèrent profiter de la rosée et faire leur ventre avant les fortes chaleurs de la matinée.

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Il faut également pousser les brebis ou les béliers, quand ils sont présents, vers le nouvel îlot. C’est toujours un moment de stress, les passages sont parfois délicats, certaines bêtes effarouchées, courir, devant les meneuses, est parfois indispensable, quand il est possible de travailler à deux !

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Le berger est aussi un ânier sur cette estive des Bauges ! Un ânon est né il y a quelques semaines sur le pâturage, une autre naissance est encore possible avant la transhumance qui mènera les moutons plus à l’ouest.

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Demain, nous rendrons visite au voisin le plus proche (1h30 de marche), le chevrier qui a lui aussi rencontré le loup, en 2006 et qui en garde un souvenir particulier. Celui du déni et de l’incompréhension ! Nous y reviendrons.

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Le lien :

 

http://naturenvironnement.over-blog.com/article-loups-vosgiens-le-bon-sens-pres-du-loup-87442185.html

 

A suivre.

 

JLV

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28 août 2012 2 28 /08 /août /2012 19:39

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Mathieu a placé du sel (de Guérande) aux abords de la bergerie afin de guider les brebis. Après avoir lentement descendu la crête du Grand Roc les ovins sont guidés vers la porte du bâtiment. Le Patou est resté à l’écart durant toute la manœuvre ! Avant de donner les soins aux jeunes béliers, il faut donner à boire aux ânes qui réclament en geignant. La réserve d’eau est presque épuisée. Il faudra laisser les équins, libres de tous mouvements, dans les jours à venir, afin qu’ils descendent à la source, distante de 900 mètres, en contrebas.

 

 

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En premier lieu, nous devons séparer les bêtes, la série 20000, des ovins nés en 2012 donc, doit subir prioritairement un traitement vermifuge (ténia et autres vers). Les Thônes ont soif, elles aussi, l’absence de rosée, depuis quelques jours, nous obligera les jours suivants, à conduire le troupeau vers une source au débit très modeste. 

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Gina nous observe, en passant la gueule sous la porte, elle ne doit pas s’infiltrer et le sait ! Le remue ménage et le cri d’alarme des sonnailles lui font tendre les oreilles. Le berger reconnaît les sonnailles des brebis de celles des agneaux. Elles permettent également de détecter un état de panique. Certaines, disproportionnées, servent parfois de collier anti-loup. 

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Saisir l’agneau à l’antérieur est relativement facile, le guider vers le pâtre qui va lui injecter la drogue est une autre histoire. L’ovin, même s’il ne panique pas du tout, reste hostile à toute forme de contrainte, jusqu’au moment ou Mathieu le place sur « le cul » ! Il reste alors, pincé entre les jambes, en position ! Le calme règne dans la bergerie malgré nos allées et venues incessantes.

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Les béliers sont cloîtrés dans la bergerie. Ils y passeront la nuit ! Demain, il sera nécessaire de déplacer les filets à mouton, afin de leur préparer un enclos à pâturer. Le pâtre sélectionne ainsi les zones à traiter en évitant le sur-pâturage, même si les bêtes sont parfois, lorsqu’il fait trop chaud, laissées en « couchade libre », de nuit afin de faire leur ventre ! Du moment que le loup n’y est pas. 

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Un Patou, seul, même encombré de 300 bêtes, reste encore faillible au grand prédateur. Le troupeau se disperse parfois sur de grands espaces. Voire se sépare en deux lots. Certains mêmes, agneaux surtout, font l’école buissonnière, en dépit du danger ( prédateur et dérochement)

A suivre.

JLV

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26 août 2012 7 26 /08 /août /2012 15:29

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      Une lumière rasante flirte avec les sommets du Mont Blanc, juste après le lever du jour. 6h30 ! Il faut prendre le sentier de la crête, semblant de layon naturel plus ou moins défini, ouvert entre les herbes hautes, afin de libérer les bêtes de leur enclos électrifié.

 

 

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Gina et Cléo semblent excitées ce matin, ma présence inhabituelle motive les deux chiennes à entrer en concurrence. Durant la montée vers la crête en direction du Grand Roc, elles se retournent sans cesse afin d’observer Mathieu qui laisse faire, alors qu’elles devraient se tenir dans ses jambes, en retrait.

 

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Le solitaire attend patiemment, camouflé dans les herbes hautes et sèches. Il se redresse et m’ignore mais je sens bien qu’il m’observe, sans en donner l’air. Croc redresse insensiblement la tête à mon approche, le pâtre salut le Patou d’un surnom adapté à sa morphologie. Le chien nous suit du regard sans vraiment s’approcher. Le soleil lèche enfin la montagne, le panorama est impressionnant.

 

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L’objectif du matin est de rassembler les bêtes en bergerie afin d’examiner quelques boiteuses et séparer les béliers des mères. En dehors de quelques agneaux encore chétifs qui resteront au lait (et à l’herbe), une vingtaine de béliers seront aussi drogués. Un vermifuge, naturel à base de vinaigre, ail et différentes plantes, leur sera injecté directement dans la gorge. Nous prenons la direction du troupeau sans empressement. Les brebis doivent faire leur ventre dans la descente, vers le chalet. Ici, tout n’est que monté et descente, le mot plat n’a plus vraiment de sens. Les pieds travaillent tout autant que les jambes et le dos. Le bâton est utile et reposant, rassurant aussi, parfois.

 

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Les chiens piaffent d’impatience de commencer le travail de conduite, surtout Gina, la vieille, elle, semble impassible. Elle attend les ordres. Parle, qui provoque l’aboiement, droite ou gauche, devant, stop ou encore pousse qui engage le troupeau à la mobilité. Les brebis mangent généralement en montant, puis elles chôment à l’ombre d’une crête ou sous les arbres isolés. Avant de descendre, vers une source, un filet d’eau, puis investissent à nouveau les raideurs du paysage.

 

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Cléo est à l’office, elle ne se fait pas prier pour accomplir la conduite, Gina est moins ordonnée, le pâtre pratique une gestuelle pour modérer les ardeurs du berger des Pyrénées qui saisit les brebis à la laine. Il motive les chiennes à la parole, le son des sonnailles emplit la montagne, sous le ciel bleu azur.

 

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Les Thônes et Marthod ont un look sympathique, de belles cornes torsadées enrichissent une tête bicolore à l’air débonnaire. Nous arriverons au chalet vers 8h30, la journée ne fait que commencer !

 

 

 

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A suivre.

 

JLV

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25 août 2012 6 25 /08 /août /2012 13:56

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Il est loin le sentier qui mène à l’estive ! 600 kilomètres et une nuit plutôt courte (deux heures), l’absence de petit déjeuner ne permettent pas d’aborder la montée vers le Grand Roc en toute quiétude. Mathieu Erny m’a donné rendez-vous au petit village de l’Ecole non loin de la Réserve National des Bauges. Nous quittons les lieux en convoi vers un parking distant de quelques kilomètres, en suivant le Chéran.

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Au-delà, il faut une autorisation pour circuler. Le Range est rapidement chargé, je fais connaissance avec Gina, berger des pyrénées. Savane patiente à l’ombre des sapins, l’âne est équipé d’un bât qui toutefois, ne permettra pas de nous dispenser le portage du matériel et des provisions indispensables. Ainsi l’homme et les bêtes sont souvent sur un pied d’égalité en montagne, même si le patron reste toujours le pâtre. Le 4x4, indispensable, avale tour à tour une route forestière de plus en plus défoncée, une voie pierreuse a flanc de falaise puis un chemin de terre, jusqu’à un poste de déchargement possible.

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Le dénivelé représente 700 mètres. Au départ en pente douce ou il faut traverser le Chéran, presque à sec, le sens de la pesanteur s’affirme rapidement sur les épaules chargées de deux sacs à dos. Le chargement de savane est légèrement déséquilibré afin de l’aider à franchir un passage, à flanc de pente, d’une raideur extrême. Même pour l’équidé ! Le moindre faux pas se paye comptant. L’animal roule sur la pente à 35% jusqu’au trépas. Mais Savane a le pied sûr et son chargement est somme toute modeste.

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Les nouvelles ne sont pas toujours bonnes, cette nuit un nouvel agneau s’est étranglé dans les filets à mouton. La viande nourrira Croc, le Patou qui patiente encore, à cette heure, au milieu du troupeau. Il y a un mois déjà, un des chiens de conduite, pourtant expérimenté, à basculer dans le vide en pistant sur une forte pente. Le danger est certain en estive. Les écarts de conduite sont parfois définitifs.

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Savane rechigne à la tâche, après avoir bu au Chéran, il broute nonchalamment malgré nos encouragements. Mathieu guide de la longe, je pousse et encourage de la voix. Le Mont blanc apparaît au détour de l’estive réservé aux bœufs. Les bovins circulent à leur aise sans aucune contrainte.

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Le sûr-pâturage voisine alors avec le sous-pâturage, les bêtes n’apprécient pas les aires pentues. Une première tête cornue apparaît au fil de la crête. Le son des premières sonnailles ovines se mêlent à celle de l’âne qui teinte à chaque pas de l’équin.

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Cléo, bâtard mêlé de chien de Crau, de Labri et de Border musarde au chalet en attendant son maître. 14 ans de bons et loyaux services lui concèdent quelques privilèges ! Même si le chien de conduite ne laisse sa place à quiconque à la tâche. Savane accélère subitement le pas !

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Brume, la mule nous accueille dès notre arrivée au chalet, les ânes nous observent sans bouger, un nouveau venu est toujours un événement sur l’estive. Tout le monde a soif, la première chose à faire est de leur servir l’eau indispensable à la vie, sous une chaleur et une lumière accablante.

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Vers 19h00 au plus-tôt, il faudra encore monter sur la crête du Grand Roc afin de pousser lentement les brebis vers le parc de nuit. La « couchade » libre sera pour plus tard. Croc restera distant, m’observant de loin, sans même aboyer !

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Ce chien est un solitaire ! La nuit tombe à notre retour découvrant pour la première fois les lumières d’Albertville, tout en bas. Cette première nuit sera rythmée par la musique des sonnailles et la course des souries, sous le toit, entre le zinc et la sous-pente de planches disjointe.

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A suivre.

 

JLV

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